- EAN13
- 9782213653945
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 30/09/2009
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Fayard 18,30
Cet essai débute comme un récit : à la mort de son père, Didier Eribon
retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve sa famille avec laquelle il
avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Observant avec sa mère des
photos du passé, il revoit avec stupeur le monde ouvrier dans lequel il a
grandi. Mais plutôt que de fuir à nouveau son milieu d’origine, il décide de
se plonger dans son passé pour tenter de se le réapproprier. En reconstituant
l’histoire de sa famille, l’auteur analyse la condition ouvrière des années
1950-60 et les expériences constitutives de cette appartenance de classe. Quel
est le rapport des classes populaires à la culture, à la sexualité, au système
scolaire ? Comment le vote communiste a-t-il fini par devenir un vote pour le
Front national ? Evoquant son enfance et son adolescence, il analyse sa
trajectoire de transfuge de classe, et le rôle qu’y a joué son homosexualité.
Mais cet ouvrage est bien plus qu’une esquisse d’autobiographie. A la faveur
de ce retour à Reims, Didier Eribon se redécouvre fils d’ouvrier, lui qui
s’était toujours envisagé comme un enfant gay. Et de s’interroger : comment
les catégories contemporaines de la politique fabriquent-elles les enfants que
nous avons été ? En quoi la quasi-disparition du marxisme d’un côté, et, de
l’autre, la force des mouvements culturels et sexuels prescrivent-ils
aujourd’hui ce type de lecture de soi-même ? La politique ne transforme pas
seulement le présent et le futur : elle transforme aussi notre passé, notre
rapport à nous-mêmes et notre manière de nous définir. Si ce que nous sommes
est institué par les théories politiques, il convient dès lors de rompre avec
les théories qui découpent le monde selon des frontières uniques (de classes,
de genre, de race, de sexualité) ou prétendent que certaines identités
seraient plus « vraies » et plus importantes que d’autres. Didier Eribon
propose donc d’élaborer une théorie du sujet qui nous permet de penser la
multiplicité de nos expériences et d’être le sujet simultané de plusieurs
politiques.
retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve sa famille avec laquelle il
avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Observant avec sa mère des
photos du passé, il revoit avec stupeur le monde ouvrier dans lequel il a
grandi. Mais plutôt que de fuir à nouveau son milieu d’origine, il décide de
se plonger dans son passé pour tenter de se le réapproprier. En reconstituant
l’histoire de sa famille, l’auteur analyse la condition ouvrière des années
1950-60 et les expériences constitutives de cette appartenance de classe. Quel
est le rapport des classes populaires à la culture, à la sexualité, au système
scolaire ? Comment le vote communiste a-t-il fini par devenir un vote pour le
Front national ? Evoquant son enfance et son adolescence, il analyse sa
trajectoire de transfuge de classe, et le rôle qu’y a joué son homosexualité.
Mais cet ouvrage est bien plus qu’une esquisse d’autobiographie. A la faveur
de ce retour à Reims, Didier Eribon se redécouvre fils d’ouvrier, lui qui
s’était toujours envisagé comme un enfant gay. Et de s’interroger : comment
les catégories contemporaines de la politique fabriquent-elles les enfants que
nous avons été ? En quoi la quasi-disparition du marxisme d’un côté, et, de
l’autre, la force des mouvements culturels et sexuels prescrivent-ils
aujourd’hui ce type de lecture de soi-même ? La politique ne transforme pas
seulement le présent et le futur : elle transforme aussi notre passé, notre
rapport à nous-mêmes et notre manière de nous définir. Si ce que nous sommes
est institué par les théories politiques, il convient dès lors de rompre avec
les théories qui découpent le monde selon des frontières uniques (de classes,
de genre, de race, de sexualité) ou prétendent que certaines identités
seraient plus « vraies » et plus importantes que d’autres. Didier Eribon
propose donc d’élaborer une théorie du sujet qui nous permet de penser la
multiplicité de nos expériences et d’être le sujet simultané de plusieurs
politiques.
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