Nagasaki
EAN13
9782234068957
Éditeur
Stock
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Nagasaki

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« Clandestine depuis un an
Il s’étonnait de voir des aliments disparaître de sa cuisine : un
quinquagénaire célibataire des quartiers sud a installé une caméra et constaté
qu’une inconnue déambulait chez lui en son absence. »

Un simple fait divers dans un quotidien du matin à Nagasaki.
Tout commence par des disparitions, en effet, des déplacements d’objets.
Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers
navals de Nagasaki. C’est un homme ordinaire, qui rejoint chaque matin la
station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune
seul et rentre tôt dans une retraite qui n’a pas d’odeur, sauf celle de
l’ordre et de la mesure.
Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les
quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Dans ce
monde contre lequel l’imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s’est
produit.
Devant l’écran de son ordinateur et grâce à sa caméra, Shimura-san finit par
apercevoir l’intruse. Il y a bien quelqu’un chez lui. Il a vu son profil. Il
l’observe. Il attend d’être sûr. Est-ce une hallucination, un fantôme de ses
échecs sentimentaux passés, une amante amère et revancharde ? Il finit par
appeler la police. L’invitée est embarquée et mise en cellule.
On apprendra par les agents en charge de l’enquête et lors du jugement que
cette femme à peine plus âgée que son hôte avait trouvé refuge chez lui au
cours de son errance. Il partait sans fermer à clé, seule concession à sa
maîtrise. On lira qu’elle aimait sentir sur sa peau le rai de lumière qui
traversait la pièce l’après-midi et l’odeur des draps propres dans l’armoire
qui lui servait de chambre. Tel un animal, cette femme sans passé sentait la
menace, détectait le bruit des pas et bondissait se cacher, à l’abri du
danger. Elle ne voulait rien de plus qu’être là, sans déranger. Elle aussi
était seule.
On apprendra bien d’autres choses encore ; sur la mémoire des lieux et la
mémoire tout court, dans une lettre finale que la « clandestine » adressera au
maître des lieux, désertés.
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