Nuits parisiennes des années 1980

Alors que l'ouverture des discothèques semble loin de voir le jour et que la
viabilité même de ces établissements de nuit pose question dans le contexte
actuel, Arnaud-Louis Chevallier nous
plonge dans le maelstrom des boites parisiennes des eighties, dont il fut,
dixit : "le prince de l'éphémère, le gentilhomme de la débauche, le nouveau
marquis des délices interdits'. Le genre à ne jamais se départir de son
combiné redingote/jabot, à déverser un fiel enjoué et à cultiver une forme de
snobisme non dénuée d'autodérision ("Mon égocentrisme l'emporte sur ma
mégalomanie').
Au son des Rita Mitsouko et de!PIL, les destins comico-tragiques de nyctalopes
bigarrés et de divas déshabillées à l'identité plus ou moins masquée
–;certains se souviendront de les avoir croisées, ou plus si affinités–;, se
mêlent et se démêlent dans des lieux devenus aujourd'hui mythiques!: Palace,
Bains Douches, Rose Bonbon...
En filigrane, Chevallier dépeint les mutations de son époque!: la métamorphose
de la capitale, l'essor de la techno "qui change tout', l'arrivée du sida
dévastateur... La prose est soignée et vivace, les portraits conjuguent le
vitriol de rigueur et l'humanité du coeur, les formules
piquent et font mouche, le microcosme noctambule –;l'auteur ne s'épargne
également pas–;, en prend irrésistiblement pour son grade ou son dress-code!:
"Je me lève péniblement, revêts une tenue quel-conque, qui pourrait très bien
être portée par un journaliste.' Sans rancune.