Affaissement, déclin, déclassement, suicide : les qualificatifs ne manquent pas pour qualifier la contre-performance de la France depuis 40 ans. A la différence de la plupart des pays développés et émergents, la France s'est enlisée durablement dans une série de domaines clés : désindustrialisation, commerce extérieur, chômage de masse, désespérance sociale... On trouve ici la première explication d'ensemble de ce phénomène, qui contraste avec la période faste des Trente Glorieuses. Le recul français est d'abord la conséquence d'un virage manqué qui aurait adapté le modèle de croissance français à la crise des années 1970, puis à l'ère d'un monde globalisé. Alors que la plupart de nos voisins européens se sont insérés dans l'échange international et ont augmenté le taux d'emploi de leur population, la France et ses élites se sont enferrés dans des choix politiques et économiques erronés : politique de la demande favorisant les producteurs étrangers, impôts de production décourageant l'offre, alourdissement continu d'un État-providence devenu le brancardier d'une crise sociale structurelle. Le décrochage français nous donne à comprendre les raisons de cette adaptation si difficile et de réformes si souvent impossibles.